Le Japon doit être repentant et responsable : China Daily

2014-08-04 20:43:49

BEIJING, 12 février (Xinhua) -- Le Japon doit assumer la responsabilité de ses crimes de guerre à la fois contre la paix et l'humanité, peu importe combien le Premier ministre Shinzo Abe nie la réalité et les preuves historiques, indique un article publié mercredi dans le China Daily.

Il s'agit du troisième article signé publié par le journal cette semaine pour critiquer Abe.

Les crimes de guerre commis par le Japon sont irréfutables, selon l'article de Bu Ping, chercheur à l'Institut d'histoire contemporaine de l'Académie des sciences sociales de Chine.

Cependant, M. Abe n'a pas son pareil pour faire les gros titres en ce qui concerne son révisionnisme méprisable de l'histoire, indique M. Bu.

M. Abe a été pris à partie à plusieurs reprises pour ses commentaires controversés, parmi lesquels ceux concernant la définition du mot "agression" qui, selon lui, reste à établir par la communauté internationale ou le monde universitaire.

Ses actions militaristes, de sa photo à bord d'un avion portant le numéro "731", un rappel de l'Unité 731 de l'armée impériale japonaise ayant mené des expériences horrifiques sur des êtres humains durant la Seconde Guerre mondiale, à sa visite fin 2013 au sanctuaire Yasukuni où sont honorés 14 criminels de guerre japonais de classe A, ont été largement condamnées, écrit l'auteur.

M. Abe est allé plus loin sur la voie du révisionnisme, prétendant que les Procès de Tokyo étaient simplement les fruits de "la justice des vainqueurs", et que les leaders japonais de la guerre chargés de crimes de guerre de classe A "n'étaient pas criminels de guerre selon la loi japonaise", indique M. Bu.

Durant les Procès de Tokyo (1946-1948), des groupes des principaux leaders politiques et militaires du Japon ont été inculpés sous 55 chefs d'accusations, tels que "crimes contre la paix", "crimes de guerre conventionnels" et "crimes contre l'humanité", rappelle l'auteur.

Alors que la plupart des batailles devant les tribunaux se sont concentrées sur l'étayage des crimes contre la paix, l'utilisation par le Japon de travailleurs forcés, de "femmes de réconfort", d'armes chimiques ou biologiques sont autant de crimes contre l'humanité qui ont été négligés lors des procès d'après-guerre et qui doivent être réexaminés aujourd'hui, a indiqué M. Bu.

Selon lui, dans un rapport de 1998 sur le dossier des "femmes de réconfort", le rapporteur spécial des Etats-Unis Gay J. McDougall concluait que "les arguments du gouvernement japonais pour contrer ces accusations, dont les arguments cherchant à attaquer la loi humanitaire fondamentale interdisant de façons sous-jacente l'esclavage et le viol, restent aussi peu convainquants aujourd'hui qu'ils l'étaient quand ils ont été évoqués pour la première fois lors des procès de Nuremberg il y a plus de 50 ans".

Malgré les preuves, dont des témoignages de première main et la condamnation de la communauté internationale, M. Abe avait déclaré lors de sa première prise de fonction en tant que Premier ministre en 2006, qu'il n'y avait "aucune preuve" que les femmes susmentionnées avaient été forcées à l'esclavage sexuel.

"Maintenant, alors qu'il occupe cette fonction pour la seconde fois, Abe déclare qu'il a l'intention de réviser la Déclaration de Kono de 1993, qui exprime les remords du Japon quant aux 'femmes de réconfort'", a indiqué M. Bu en citant les propos du Premier ministre japonais.

Les dénégations rhétoriques de M. Abe sur les crimes de guerre du Japon contre l'humanité et ses responsabilités, de même que ses efforts opiniâtres pour réviser la Constitution et réarmer le Japon, ont fait glisser le pays dans un abîme de honte, a noté M. Bu.

Un réel danger pour la communauté internationale et le Japon se profile à l'horizon, les paroles et les actes de M. Abe faisant écho à ceux des hommes politiques japonais militaristes du temps de la guerre, a averti M. Bu.

M. Abe s'est rendu cette année en visite en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique. Ces visites ont probablement réussi à renforcer les opportunités commerciales pour son pays, mais ne lui ont gagné aucune sympathie ni réparé la tâche faite à l'image du Japon aux yeux de la communauté internationale après ses négations répétées de la vérité. Il ne pourra jamais y parvenir, à moins qu'il ne se repente de manière sincère, a conclu M. Bu.

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